Vivre en centre-ville ou en périphérie ?

Il n’y a pas de réponse catégorique à cette question. D’un pays à un autre ou même d’une ville à une autre, la réponse ne sera pas la même. Au Maroc, et plus particulièrement dans les grandes villes comme Casablanca, nous constatons depuis quelques années une forte tendance à quitter le centre-ville pour la périphérie, afin de fuir les multiples nuisances du centre-ville (bruit, pollution, embouteillages, sentiment d’insécurité) et rechercher une meilleure qualité de vie en se rapprochant de la nature. En effet, les périphéries de ville comme Casablanca disposent de projets en bord de mer à Dar Bouazza, Tamaris, Sidi Rahal, Bouznika, Mohammedia, ou bien côté forêt comme Bouskoura ou Nouaceur. Le point commun de toutes ces destinations est la proximité de la nature et de sa tranquillité. Ces nouvelles destinations ont été encouragées par la mise en place de nouvelles infrastructures autoroutières (ponts, trémies, échangeurs, dédoublement de voie, rocade etc…), mais aussi l’ouverture de nouvelles écoles privées et centres commerciaux. Ces projets en périphérie constituent des « banlieues chics » qui côtoient les banlieues populaires comme Errahma, Sidi Mâarouf, ou Nassim. La ville grandit par sa périphérie et le centre-ville n’est pas en mesure d’accueillir la poussée démographique et l’exode rural surtout que les nouveaux acquéreurs sont découragés par des prix plus élevés au centre-ville à standing équivalent.

Dans toutes les grandes villes du monde, des mouvements perpétuels ont été observés entre les centres villes et les banlieues et en fonction des pressions exercées par le marché de l’immobilier, par ses opportunités et le cycle de la vie des familles. En début de carrière, on privilégiera la proximité au lieu de travail et des commodités en louant un bien plutôt que l’acheter, ensuite avec une famille et des enfants la recherche de plus d’espace avec l’acquisition d’un bien plus grand au meilleur prix donc en dehors du centre-ville même si la notion de temps dans les transports ou en voiture est sacrifiée. Le vrai choix en définitive, ne concerne-t-il pas le temps et la qualité de vie au lieu de l’aspect financier ? Car à quoi bon payer moins si c’est pour perdre plus de temps et un peu de sa santé au passage ?…