EDITO : Ça redémarre ou pas !

Le marché immobilier a du mal à redécoller en 2019 dans les grandes villes du pays, un constat général, partagé par une grande majorité des professionnels de l’immobilier (promoteurs, notaires, agents immobiliers, banquiers, …). Si le secteur est toujours immobilisé dans les principales villes du pays. Quel est l’état actuel, dans les autres moyennes et petites villes ?

A Meknès, c’est un marché en quasi-stagnation, notamment du côté de la demande. En effet, cette ville était rythmée par les acquisitions des Marocains Résidents à l’Etranger qui ont ,depuis quelques années, levé le pied sur Meknès. Cependant, on peut remarquer que les promoteurs continuent de lancer leurs programmes immobiliers espérant une reprise en 2020 grâce à la croissance des grandes entreprises de la région.

A ce jour, il faut compter en moyenne 5 500 DHS/m2 pour du moyen standing et 7 000 DHS/m2 pour du haut standing.

Fès, vit une situation encore plus catastrophique que sa voisine car la demande n’y existe presque plus. Un secteur sinistré, estiment des opérateurs. Depuis plus de 5 ans, les ventes de logements se raréfient, entraînant de facto des corrections significatives des prix à la vente surtout valable pour le moyen standing à la périphérie de la ville impériale.

Aujourd’hui, les biens résidentiels sont commercialisés à une moyenne de 5 000 DH/m2 et les promoteurs proposent de plus en plus de lotissements à la vente pour 3 500 DH/m2 en moyenne.

A Kénitra, située à 30 minutes de Rabat, l’immobilier se développe incroyablement vite avec de nombreux projets immobiliers en chantier, incluant des logements économiques. Cette explosion immobilière est là pour répondre à la demande d’une clientèle qui devient de plus en plus exigeante en termes de qualité du produit, de confort, de standing, d’environnement extérieur… A noter que les prix ne se sont pas envolés comme dans les grandes villes du Royaume, car les promoteurs ont baissé leurs marges en vue de maintenir un niveau de vente satisfaisant et même attirer plus de clientèle avec des prix variant de 7 000 DH à 9 000 DH en fonction de l’emplacement, des finitions, de l’orientation, …

A  Al Hoceima par exemple, les terrains fonciers se font de plus en plus rares. Ce qui fait grimper le prix du m2, face à une demande qui se maintient. Le moyen standing se négocie à 9 000 DH en moyenne et peut dépasser les 20 000 DH dans les quartiers chics de la ville. Les habitants de la région préfèrent acquérir des lots de terrain et faire construire leurs maisons en R+2 généralement, abritant toute la famille au lieu d’acquérir un bien immobilier en co-propriété. Du coup, les projets immobiliers sont destinés aux nouveaux arrivants : MRE, déménagement depuis une autre ville, ..

A Essaouira par exemple, le contexte change du tout au tout. Comme il s’agit nécessairement de ville touristique, la dynamique du secteur immobilier y est saisonnière. Les retraités étrangers de France et de Belgique, à côté de certains Marocains, sont toujours à la quête d’une vie meilleure au Maroc. Alors qu’ils s’installaient surtout à Marrakech, ils partent depuis quelques années à la recherche d’autres villes, dont spécifiquement Essaouira.

Les prix de vente sont négociés entre 7 000 et 9 000 DH/m2 à l’achat. Il y a un point à prendre en compte pour le logement social qui n’a jamais décollé car situé dans la périphérie de la ville, loin des commodités, avec une absence d’équipements et de connectivité à la ville.

A  Agadir, la situation est moins sympathique, car malgré les multiples projets immobiliers qui y sont développés et qui correspondent à des budgets variés ; la demande ne suit plus. Depuis 2015, le calme règne de plus en plus et les promoteurs commencent à se poser des questions sur leurs stocks d’invendus.

Au final, on remarque que la tendance nationale a fini par se propager dans plusieurs petites et moyennes villes à part cas rares comme à Kénitra ou Essaouira. Si certaines villes semblent sortir la tête de l’eau, d’autres s’enlisent complètement …