Ce que dit (en partie) la loi : “Tout immeuble ou groupe d’immeubles à usage d’habitation comprenant au moins dix appartements doit comporter un local à usage de conciergerie soit dans l’immeuble, soit dans ses cours ou annexes, et être pourvu d’un concierge pour en assurer la garde et l’entretien. L’aménagement d’un nouveau local à usage de conciergerie et le recours à un autre concierge sont obligatoires chaque fois que le nombre d’appartements dépasse un multiple de dix. Est considérée comme concierge toute personne salariée employée par le propriétaire ou, le cas échéant, par le responsable de la gestion de l’immeuble et logée dans ledit immeuble ou dans ses cours et annexes, pour en assurer la surveillance et l’entretien…..”
Ses missions sont diverses : il veille à l’ouverture et à la fermeture des portes, à l’information des visiteurs, à la réception et à la distribution du courrier dans les boîtes individuelles. Il est responsable de l’entretien des parties communes, de la sortie des poubelles et de la petite maintenance (changer des ampoules…). Il surveille les bâtiments et les espaces communs ainsi que les équipements. Il enregistre éventuellement les réclamations pour les communiquer au syndic ou aux copropriétaires.
Au Maroc, les concierges sont généralement âgés entre 20 et 45 ans, ont un faible niveau d’instruction et viennent pour beaucoup des régions du sud. Le manque de revenus au niveau de leur patelin les pousse à aller vers les grandes villes pour pouvoir assurer un salaire pour eux et leur famille. Ils sont « recommandés » par des membres de leur famille ou de leur village qui sont déjà en place depuis un certain temps.
Leur salaire varie entre 1.000 et 1.500 DH alors qu’il devrait être aligné sur le SMIG. Aucune couverture sociale ne leur est attribuée. C’est ainsi que pour arrondir leur fin de mois et avoir un petit supplément de revenu, ils rendent divers services aux habitants de leur immeuble contre une petite rémunération, à savoir : lavage de voitures, petites courses pour les résidents, installation des bouteilles de gaz, porter de lourds paniers…, ce qui en principe est interdit. Son rôle premier est de surveiller l’immeuble avec ses allées et venues, veiller à la sécurité des personnes et des locaux et à ce que les parties communes soient entretenues en bonne et due forme. En plus de percevoir les frais de syndic, il se doit de lui signaler toute anomalie et être présent lors des réparations sur les parties communes (ascenseur en panne ou autre….).
Du fait qu’un logement pris en charge par l’immeuble lui est accordé, il a la possibilité d’amener sa famille, ce qui lui coûte moins cher que de la laisser dans son village d’origine. C’était d’ailleurs un gage de sérieux, de confiance et de prévention contre des comportements pouvant gêner les copropriétaires. Mais ces dernières années, la tendance a changé et les syndics préfèrent des célibataires ou des mariés qui s’installent sans leur famille car il est plus facile de les déloger en cas de problème.
Aid Al Adha est en général la période de leur congé annuel de trois à quatre semaines, mais avant de partir, il doit trouver un remplaçant et le briefer pour que l’intérim se passe dans les meilleures conditions…Souvent, ce congé n’est malheureusement pas payé.
Aujourd’hui, le principal « concurrent » ce sont les sociétés qui mettent en place des agents de sécurité. Ils ne sont pas mieux payés mais ils ont la couverture médicale et au niveau des tâches, les copropriétaires ne leur demandent pas de faire des corvées, leur travail est un peu plus valorisé alors qu’un concierge est plus perçu comme «un homme à tout faire».